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La Laiterie Le Gall se développe à l’export !

Propos recueillis par Olivier Scaglia - Le Télegramme , édition du 16 mai 2023

Pour ses 100 ans Le Gall évolue !

Quelle est la spécificité de la Laiterie Le Gall dans le paysage agro-industriel breton ?

Nous produisons des quantités modestes de beurre de baratte et de crème fraîche selon un process de fabrication artisanal. C’est-à-dire en laissant des temps de maturation naturelle dans les étapes de fabrication qui sont les mêmes depuis des siècles, y compris dans leur partie mécanique. Nos barattes sont plus grandes et en inox. C’est ce qui fait toute la saveur gastronomique des beurres (demi-sel et doux) et de la crème fraîche produits ici. La marque a construit sa notoriété et donc sa valeur ajoutée sur cette dimension. 5 500 t de beurre, dont 40 % en bio depuis 1990 sous la marque « Grandeur Nature »et 2 700 t de crème fraîche sortent de la laiterie ces dernières années. Nous prévoyons un chiffre d’affaires de 69 M€ en 2023.

Où sont vos leviers de croissance ?

Nous sommes sur un marché de segment du beurre de tradition. Le nôtre est distribué à 90 % en France et huit fois sur dix en grande distribution, dans l’industrie alimentaire pour le reste. Nous cherchons à développer les 10 % à l’export. 70 % de ce volume est aujourd’hui commercialisé en Europe. Nous travaillons sur des nouveaux marchés au Moyen-Orient, en Asie du sud est ou en Amérique du Nord. Nous avons développé un outil à Quimper nous permettant une grande agilité et une rapide faculté d’adaptation à des commandes particulières et de petits volumes sans renoncer au process de fabrication qui fait l’identité de nos produits.

Votre croissance appelle-t-elle du recrutement dans les mois qui viennent ?

Oui et non. La laiterie Le Gall, c’est aujourd’hui 49 salariés. Nous n’allons recruter que pour maintenir l’organisation actuelle. II n’est pas prévu de pousser les murs.
Nous venons d’investir 1,4 M€ pour moderniser notre chaîne de froid.
En revanche, la relève de nos trois maîtres beurriers est un sujet sensible. Ils travaillent avec un vrai savoir-faire, très empirique : vue, odorat, connaissance de la matière et de ses comportements. Ce sont les clés de voûte de notre production. Nous préparons les départs à la retraite depuis trois ans en aménageant des longues périodes de tuilage, sur le modèle du compagnonnage. Le dernier binôme est
opérationnel depuis quelques mois.